Maladie d’Alzheimer : les aliments pour la contrer

Partagez cet article !

La maladie d’Alzheimer est une affection neuro-dégénérative du cerveau (disparition progressive des neurones).

Alzheimer neurones
Neurones chez un patient sain et chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer (schéma)

Elle est mise en évidence par des lésions cérébrales : la formation de plaques amyloïdes et des dégénérescences neurofibrillaires. Les principaux facteurs responsables du développement de la maladie sont la protéine β-amyloid et la protéine tau.

La maladie entraine une perte progressive d’autonomie de la personne atteinte. Les premiers symptômes sont la perte de mémoire puisque la maladie se développe d’abord dans l’hippocampe.
A un stade plus évolué, le malade perd totalement son autonomie. La phase terminale conduit au décès, le plus souvent suite à une pneumonie.

Actuellement il n’existe aucun traitement curatif et la prévention reste le meilleur moyen pour essayer de contrer cette maladie.

Facteurs de risques et prévention de la maladie d’Alzheimer :

Le déclenchement de la maladie n’a pas encore été mis en lumière. Toutefois certains facteurs de risques sont identifiés:

  • le diabète et l’hypertension
  • l’âge
  • les facteurs génétiques
  • le tabac

A l’opposé, une bonne hygiène de vie (l’alimentation, le sport et un entrainement cérébral régulier) pourrait prévenir la maladie.

Les aliments contre la maladie d’Alzheimer

Plusieurs aliments seraient susceptibles d’avoir une action préventive. De nombreux travaux de recherche sont en cours pour mieux comprendre les mécanismes d’actions de ces plantes.

Deux articles récents (1) (2) font l’état des lieux des effets de certains produits naturels. Les informations ci-dessous sont majoritairement issues de ces articles.

Le curcuma (Curcuma longa) : cette épice à la couleur orangée est régulièrement citée pour lutter contre la maladie. La consommation régulière de curcuma dans les pays du sud-ouest de l’Asie est d’ailleurs corrélée avec une faible incidence de la maladie d’Alzheimer.

Les principes actifs de la plante sont des curcuminoïdes dont fait partie la curcumine. Cette épice en tire un puissant pouvoir anti-oxydant et anti-inflammatoire.  Selon une étude de 2016 sur des souris, la curcumine a permis de diminuer les plaques amyloïdes (1). La consommation régulière sur le long terme est plus efficace que des prises élevées de curcumine.

Malheureusement la biodisponibilité de la curcumine administrée par voie orale est très faible. L’ajout de poivre et de matière grasse permet d’améliorer celle-ci, d’où la présence de pipérine dans de nombreux compléments alimentaires  commercialisés. Les chercheurs expérimentent de nouvelles formulations pour améliorer la biodisponibilité de la curcumine, un composé qui reste très prometteur.

Le Bacopa (Bacopa monnieri) ou  hysope d’eau : cette plante appartient de la pharmacopée de l’Ayurveda depuis plusieurs siècles. Elle est traditionnellement utilisée pour améliorer les fonctions cognitives et de mémoire. Différentes études ont montrés des effets positifs sur la maladie : – protection des neurones contre les dommages dus à la plaque amyloïdes
– diminution de la dégénérescence cholinergique
– Diminution du stress oxydatif

Centella asiatique : cette plante est également présente dans la médecine traditionnelle chinoise pour régénérer les cellules nerveuses. La plante contient des composés qui neutralisent les radicaux libres et inhibe les dommages dues à la Β-amyloïde.

Ginkgo biloba : Facile à se procurer en complément alimentaire, le ginko a une possible efficacité pour de nombreuses pathologies dont le déclin cognitif dans la démence. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, les extraits de ginko peuvent s’avérer bénéfiques mais uniquement pour les cas légers. Par ailleurs, attention aux contre-indications et aux interactions médicamenteuses qui sont nombreuses.

Le gingembre : cette racine à la saveur piquante et citronnée apporte une touche incomparable à de nombreuses préparations culinaires. En médecine, il est traditionnellement utilisé contre les nausées, les maux de tête et les rhumatismes. Pour la maladie d’Alzheimer son pouvoir anti-oxydant lui fait jouer un rôle important dans le traitement et la prévention. Une étude sur des rats montre également une amélioration de la mémoire liée à la consommation de gingembre. Enfin, des essais in vitro montrent une amélioration des fonctions cognitives.

Le thé  : Il contient un composé, le Gallate d’épigallocatéchine, reconnu pour ses propriétés antioxydantes. On le trouve principalement dans le thé vert et le thé blanc. Le composé a plusieurs actions protectrices sur le cerveau bénéfiques chez les patients.

Le resveratrol : ce composé est un polyphénol présent notamment dans le raisin et le vin rouge. Il a une action anticancer, anti-inflammatoire, anti-oxydante et protège le système cardiovasculaire. Différentes études montrent des effets positifs du resveratrol sur les mécanismes liés à la maladie. Comme pour le thé, je ne rentre pas dans le détail de ses effets positifs sur les neurones. Consultez l’article de référence (1) pour plus d’informations.

L’huile de coco :  L’huile est riche en acide gras saturés. Il y a divergence sur son efficacité selon les sources. Certaines affirment qu’elle est totalement inefficace, d’autre le contraire. La consommation  préconisée est généralement de 40 mL par jour.  Cette forte consommation peut entrainer des désordres intestinaux et des diarrhées.

Conclusion

En l’absence de traitements médicamenteux, l’utilisation de produits naturels semblent être une alternative utile pour prévenir et essayer de ralentir la maladie. Certains sont très courants et il est donc facile de les intégrer dans l’alimentation.

Si les tests in vitro semblent plutôt concluants, cela est beaucoup plus contrasté lorsque l’on administre ces compléments ou aliments aux patients. Les résultats sont souvent contradictoires. Certains concluent à une amélioration des fonctions cognitives et de mémoire, d’autres ne constatent aucune évolution positive.

La tâche est d’autant plus ardue que les études doivent prendre en compte un grand nombre de facteur : l’âge, le sexe, l’avancement de la maladie au début du traitement, l’environnement (maison de retraite ou domicile), etc…

A noter que l’évaluation est effectuée à l’aide de test comme celui du dessin d’une horloge ou du MMSE (Mini Mental State Examination) qui consiste à répondre à une série de questions simples.

Diverses études scientifiques sont en cours pour comprendre les mécanismes d’action des différents composés dans les plantes. Cela permettra, il faut l’espérer, de déboucher sur des traitements curatifs efficaces.

(1) Natural product for the treatment of Alzheimer’s
disease – Thanh Tung Bui* and Thanh Hai Nguyen – J Basic Clin Physiol Pharmacol 2017

(2) Effects of medicinal plants on Alzheimer’s disease and
memory deficits – Muhammad Akram1, Allah Nawaz – NEURAL REGENERATION RESEARCH April 2017,Volume 12,Issue 4

(3) Effect of cold pressed coconut oil on cognition and behavior among patients with Alzheimer’s disease – A pilot intervention study – National Journal of Physiology, Pharmacy and Pharmacology – 2017 | Vol 7 | Issue 12 (Online First) Sook Ching Chan, Gunaseli E Esthe,Hung Loong Yip, Sandheep Sugathan,Pui See Chin

 

Illustration : ENS-LYON

Partagez cet article !